Long Is The Way

Traveling Europe, Russia and Asia

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Nepal, lundi 22 décembre 2008

Bienvenue dans une autre Asie

La Nature, les visages, l’architecture, les infrastructures, la misère, les odeurs, les bruits, les religions, les coutumes, les regards…
A bien y réfléchir, on a du mal à trouver des points communs entre les pays qu’on a traversés et le Népal.

Certains côtés, comme les vêtements d’hiver, les joues brûlées par le vent, le soleil et le froid, l’absence d’infrastructures, les gamins des rues et la poussière nous rappellent parfois la Mongolie. Certains autres côtés sont vraiment nouveaux pour nous. Un avant-goût de l’Inde sûrement !
Peut-être le plus fort choc culturel de notre voyage.

posted by vero at 8:55  

Nepal, mardi 23 décembre 2008

K K k k k Katmandou !

La ville bouge, s’active. Les gens courent, roulent, marchent, klaxonnent. L’air ne se respire pas, il étouffe. La poussière vole. Les vaches dorment, mangent, chient dans la rue. Les poubelles envahissent les rues de poussière. Elles brûlent parfois et alourdissent encore un peu plus l’air. Triste décor, tristes visages aussi des népalais qui vivent comme ils peuvent.

Le gouvernement a changé il y a peu de temps et semble complètement dépassé par les évènements (les rebelles maoïstes ont renversé la royauté en 2008). Le Népal s’enfonce doucement. Personnellement, on voit venir une crise énorme dans ce pays : on ne peut pas accepter que le peu de choses construites (infrastructures) se détériorent, on ne peut pas accepter cette corruption omniprésente, ni les actions absurdes du gouvernement (couvre-feu instauré par la force, sans préavis).

Quelques exemples pour comprendre la situation.
Le Népal est un gros producteur d’énergie électrique, notamment grâce à ses centrales hydrauliques. Les derniers mois ont été pauvres en eau, les centrales tournent au ralenti. Plutôt que d’assurer son propre approvisionnement, le pays exporte cette faible énergie à son voisin indien ! Résultat : Katmandou la capitale n’est fournie en électricité que 6 heures par jour. Oui, la ville est 18 heures par jour dans l’ombre, dans l’obscurité. La nuit, devant les phares des voitures, on voit surgir les ombres de gens qui marchent dans la rue. Vous imaginez faire tourner un business sans électricité ? Les générateurs au pétrole tournent en permanence pour éclairer quelques rues, quelques magasins touristiques. Un cyber-café par exemple sont fermés 18h par jour pour ceux qui n’ont pas de générateur.

Katmandou est rempli de touristes. Sans cet argent venu de l’étranger, on ne donne pas cher de l’avenir du pays, du moins l’avenir proche.

Au delà de cette situation difficile, la ville est pleine de couleurs, de visages magnifiques. La vieille ville est vraiment agréable. La fameuse place Durbar Square est un immense bric-à-brac de souvenirs, statues, bols chantants, bouddhas, peintures, épices et bijoux. On s’y sent bien, on est dans un autre temps.

posted by vero at 9:01  

Nepal, samedi 27 décembre 2008

En route pour l’Aventure !

Après avoir retrouvé nos deux amis Chris et Guillaume. On s’est mis en route pour la montagne. La vraie, la belle, l’immense ! 10 heures de bus pour 150 km… Folklo & Rock n’ Roll ! Au delà de la surpopulation dans le bus et sur le toit du bus, au delà des 10 checkpoints, au delà des bosses, des cailloux et de la poussière… on a poussé le bus ! Il fallait bien que ça arrive, ça aurait été trop facile.

Partis de Katmandou avant le lever du soleil, vers 6h30. On arrive presque à la tombée du jour à notre point de départ, Syabru Besi.

10 jours de marche nous attendent. 10 jours d’émerveillement dans cette région à la frontière du Tibet, au décor grandiose, aux couleurs changeantes. 10 jours à travers la vallée du Langtang et sur la route des lacs sacrés du Gosainkund.
Au programme, 5 à 6 heures de marche par jour avec une équipe d’enfer.


Guillaume, le barbu de l’extrême


Chris, Samba Pape


Marie, la grande soeur


Gaël, le trenguilou


Babou, guide « Pipteen »


Sonam, porteur percussionniste


Nima, porteur sage petit et musclé


Karma, porteur blagueur moustachu


… et nous bien sûr !

Vous imaginez l’ambiance !
Le tout dans la nature la plus pure dont on puisse rêver.

Nos étapes journalières :

  • J0 : Syabru Besi – 1460m
  • J1 : Lama Hotel – 2410m
  • J2 : Langtang – 3330m
  • J3 : Kyangjin Gompa – 3730m
  • J4 : Tserko Ri – 5033m
  • J5 : Rimche – 2455m
  • J6 : Thulo Syabru – 2210m
  • J7 : Chyolongpati – 3584m
  • J8 : Gosainkund – 4380m
  • J9 : Sinh Gompa – 3250m
  • J10 : Dunche – 2030m

Et autour de nous, des sommets magnifiques nous surplombant à plus de 6000 ou 7000m !

posted by vero at 1:00  

Nepal, lundi 29 décembre 2008

La vallée du Langtang

Je sens que ça va être compliqué d’écrire cette aventure-là. C’est toujours difficile de partager des moments simples, des moments où on se sent tout petits face à la nature, des moments de pure beauté. Essayons quand même…

La vallée du Langtang fait environ 40km d’Ouest en Est. Au milieu coule une rivière à l’eau pure, transparente et aux reflets bleu-lagon. On traverse des forêts vivantes d’animaux, vibrantes de vert, pour arriver sur les hauteurs jaunes où le froid, le soleil et le vent ont brûlé les herbes sauvages.

Sur le chemin, petits villages traditionnels tibétains, sourires et jeux avec les enfants, vaches, yaks, chèvres et chevaux. On est en pleine contemplation. On peut marcher en silence pendant des heures… ou on peut craquer, raconter des bêtises, rire, faire de la musique !

Quand on a cette beauté plein les yeux et cette amitié plein le coeur, on ne sent pas l’effort de la marche. On ne se rend pas compte qu’on vient de monter 1000m de dénivelé.

posted by vero at 9:09  

Nepal, mercredi 31 décembre 2008

Tserko Ri, l’expédition des 5000 !

Cette journée est sans doute l’une des plus riches en émotions qu’on ait vécu sur le voyage. Notre objectif : grimper jusqu’à 5033 m d’altitude. On est le 31 décembre… On veut finir cette année 2008 au sommet ! Malgré la difficulté, malgré l’angoisse, malgré le mal de l’altitude… On est gonflé à bloc mais on ne sait jamais comment on va réagir dans un effort pareil, dans des conditions extrêmes…

Tout commence à… 3730m d’altitude, à Kyanjin Gompa :
4:15
Nos paupières se lèvent. Mélange d’excitation, d’appréhension, d’angoisse, de sommeil et de regrets déjà, de quitter un lit qu’on a eu tant de mal à réchauffer…

4:35
On arrive à la cuisine pour le petit déjeuner. Devant le feu, on admire la préparation des chapattis, des momos. On se réchauffe auprès du poële. L’équipe est au complet. On essaie d’accumuler la chaleur pour la journée qui nous attend. Longue journée qui nous attend.

5:25
La file prend son envol pour les 5000m. Dans la nuit, un ballet rythmé de pas poussiéreux, illuminé de quelques lampes monte vers les sommets, vers les étoiles. L’expédition est en marche. On emmène avec nous des drapeaux de prières tibétains. On les déroulera au sommet. Si on monte, si on monte tous ensemble.

6:25
Le soleil illumine les sommets les plus hauts. Blanc sur bleu. Sommets blancs sur ciel bleu.

9:00
L’oxygène se fait rare. Les souffles sont entrecoupés. Les jambes ne se lèvent plus. La souffrance est dans chaque mouvement. On ne parle plus. La tête baissée, on se concentre sur chaque pas. On se concentre pour ne pas glisser dans la poussière. Le moindre faux pas nous pompe littéralement nos dernières ressources. Le paysage nous subjugue tellement que Lou ne peut s’empêcher de s’arrêter, s’accroupir, et repartir pour figer ses instants avec son appareil. Il me dira plus tard que son corps le regrettait à chaque fois, mais pas ses yeux…

9:30
Dernier arrêt avant le sommet. Les visages sont fermés, concentrés. Chris, Guillaume et Lou souffre mais semblent plus fort. En tout cas, ils le font moins paraître. Moi, je suis déjà épuisée physiquement, moralement, au bord des larmes, au bord de l’abandon… jusqu’au moment où Lou me propose : « si tu veux, tu restes là. On monte et on revient te chercher » à quoi je réponds : « non, hors de question, je monte avec toi, je suis pas montée jusqu’ici pour rien ! ». Il m’a redonné de la force. Il m’a ouvert les yeux : si tu ne veux pas avoir de regrets, monte ! Tu peux le faire !

10:15
A bout de force, on atteint le sommet. On atteint les 5033m !
Epuisement, larmes. On s’est surpassé physiquement, mentalement. On pleure comme des enfants. On l’a fait, ensemble, tous ensemble. On a accompli un rêve.

Après quelques minutes où on ne sait plus bien ce qui nous arrive, on regarde enfin autour de nous. On est entouré de sommets blancs, majestueux, à quelques centaines de mètres de nous seulement.

10:35
On puise dans nos dernières forces, on attache nos drapeaux de prières. On laisse une trace de notre passage ici. Au sommet de Tserko Ri. Amitiés, Chris, Guillaume, Lou et moi. On l’a fait!

11:10
Notre déjeuner ne nous étouffe pas. Notre appétit est inexistant malgré les efforts. L’un des signes du mal de l’altitude. On tripe sur les sommets, la hauteur, l’espace, l’immensité de l’air, de la terre. On est émerveillés. Le manque d’oxygène nous rend hypersensible : nos sens sont aux aguets.

11:20
On pensait être arrivés en atteignant le sommet… Mais on avait sous-estimé la descente. On l’entame dans la douleur. Interminable. Pleine de vertiges et de maux de têtes. On dévale des pentes d’herbes dévorées par le vent et le soleil. On traverse des éboulis qui donnent encore pus le vertige…

15:30
Ca c’est fait !
Après 10h de marche, on atterrit enfin au Lodge. On est absolument heureux… et absolument épuisés. C’est l’heure de la photo souvenir, avec toute l’équipe. Instants magiques, sensations éternelles.

16:00
Sieste. On a besoin de faire partir ce mal qui nous martèle le crane.

18:30
Début du réveillon. On est bien mal en point pour fêter dignement le début de la nouvelle année 2009. Mais on est heureux !

21:15
On fête la nouvelle année à l’heure japonaise, on aura pas la force de rester éveillés jusqu’à minuit, heure locale ! Une gorgée d’alcool hongrois, une gorgée de champagne polonais. Eclatés, heureux. 2008 s’achève par un exploit. 2009 s’amorce le coeur léger.

posted by vero at 10:44  

Nepal, dimanche 4 janvier 2009

Les lacs sacrés de Gosainkund

Histoire de continuer sur notre lancée, on enchaîne avec un autre trek dans la même région. On est en route pour les lacs sacrés de Gosainkung. Haut lieu de pèlerinage bouddhiste au printemps, nous y arrivons en plein hiver, dans la neige ! Le temps est glacial, le vent est violent. Les lacs, à 3480m d’altitude, sont mystiques et… gelés ! On peut marcher, courir, faire un foot dessus !

C’est notre dernière ascension et ça sent la fin déjà. 10 jours de marche, c’est long et c’est court en même temps. On s’est habitué à se lever aux premiers rayons du soleil, à ranger nos sacs en 10 minutes et à partir ensemble, tous ensemble… la fine équipe.

Les jours suivants, on redescend. On blague beaucoup : on a tous trouvé notre place au sein de cette petite famille.

posted by vero at 9:15  

Nepal, lundi 5 janvier 2009

Rituels quotidiens

Ces petites choses qui reviennent au quotidien et qui nous font toujours sourire.

Au petit matin, ta bouteille d’eau est gelée. Normal, il fait -5° dans ta chambre ! Malin, tu la réchauffe autour du feu.

A midi, t’as pas le choix, c’est Dal Bath ou Momo. Le premier est le plat traditionnel népalais : du riz accompagné d’un curry de pommes de terre et de lentilles. Le second est une sorte de beignet fourré au choix : Cheese Momo, Vegetable Momo, Potato Momo. Bref, comme dit l’adage : « Momo t’es où ? Momo t’es partout. Momo eating is good for trekking ! »

Dans la journée, tu écoutes ton guide. et parfois tu souris avec son accent anglais. Le plus sympa étant : « Pipteen » au lieu de « Fifteen ». « We go in pipteen minites ! »

L’après-midi, en arrivant au lodge, tu t’installes autour du feu et Marie sort le goûter. C’est pas une grande soeur pour rien ! Au menu : lait lyophilisé, petits gâteaux, chocolat mexicain de Guillaume (spécial !). On se régale !

Le soir, ton guide te dis toujours la même chose : « Six thirty, wake up. Seven, breakpast. And seven thirty, we go ! ». Même si tu connais la musique, il te la chante quand même tous les soirs !

Après le dîner, tu sors le jeu de cartes et tu joues jusqu’à ce que le sommeil te mette au lit… vers 20h !

posted by vero at 9:17  

Nepal, vendredi 16 janvier 2009

Lumbini, lieu de naissance du Bouddha

A quelques kilomètres de la frontière avec l’Inde, se trouve Lumbini, l’un des sites les plus sacrés du Bouddhisme. C’est ici que la mère du Bouddha a donné naissance à Siddartha Gautama (son vrai nom). Ce lieu a quelque chose d’étonnant…

Un ancien responsable au patrimoine mondial de l’Unesco, fervent bouddhiste, a fait beaucoup pour le développement de ce site sacré, jusqu’ici tombé dans l’oubli. Une ferveur s’en est suivie pour la construction de temples et monastères des différentes nations historiques et nouvelles du bouddhisme : Japon, Chine, Corée, Vietnam, Sri Lanka, Birmanie, mais aussi Allemagne, Autriche, France.

Après cette ferveur, le soufflet semble être retombé et beaucoup de constructions s’éternisent. Nous avons même logé dans le monastère coréen qui héberge et nourrit les visiteurs bénévolement et pour une donation uniquement ! Monastère oblige, nous avons bien évidemment fait chambre à part, hommes d’un côté, femmes de l’autre 🙂

Au centre du site, un lac, un arbre, et une pierre scellant l’endroit exact de la naissance. C’est tout, c’est simple. Et pourtant il y règne une spiritualité, une beauté incroyable. Les prosternations des pèlerins devant l’arbre où la mère s’est reposée avant d’accoucher. Les centaines, les milliers des drapeaux de prière dansant au vent. Et les chants enivrants. On est resté 3 heures ici à méditer, à laisser la beauté d’une religion nous envahir.

posted by vero at 9:19  

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