Long Is The Way

Traveling Europe, Russia and Asia

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Estonie-Russie, samedi 17 mai 2008

Relations Estonie-Russie

Un événement d’avril 2007 a beaucoup marqué les esprits russes et estoniens… L’histoire raconte qu’à Tallinn, une statue (le soldat de bronze) commémorant la fin de la Seconde Guerre Mondiale a été déplacé d’une grande place du centre ville à un endroit plus discret. A la base, déplacer une statue n’a rien d’un grand événement, et pourtant, cette statue très symbolique a enflamé les esprits. Des affrontements entre estoniens et russes d’estonie ont eu lieu pendant plusieurs jours… « Pour les Russes d’Estonie, ce soldat est d’autant plus important qu’il justifie et glorifie leur présence sur cette terre. Il symbolise la victoire de l’URSS sur l’Allemagne et la «libération» des pays baltes de l’occupation nazie. » Au contraire, « pour la majorité des Estoniens, ce soldat de bronze symbolise aussi le début de l’occupation soviétique, qui dura jusqu’à l’effondrement de l’URSS en 1991. »
Bref, l’ambiance estonienne-russe n’est pas idilique… L’Estonie veut s’affranchir des années de soviétisme et la Russie veut se souvenir des combattants russes qui ont vaincu la nazisme…

Aujourd’hui, l’Estonie appartient à l’Europe et pourtant son histoire lui rappelle ses liens avec la Russie… L’indépendance n’est jamais absolue.

Plus d’info sur cet événement : http://www.liberation.fr/actualite/monde/250813.FR.php

posted by vero at 12:28  

Estonie-Russie, lundi 19 mai 2008

Passage de frontière Narva-Ivangorod

A quelques mètres de la frontière russe, Narva est une halte obligée pour se préparer mentalement et physiquement à la Russie… Et quelle préparation, vous allez voir !

Notre heureuse rencontre de Riga (Jevgenia) nous a permis d’attérir ici, chez les parents de la demoiselle. Accueil russe garanti !

A peine sorti du bus en provenance de Tallinn, deux parents plein d’amour nous accueillent ! Leur maison est très jolie, grande, intelligente, faite main ! Bref, à peine arrivés, nos deux parents nous nourissent… On pensait que c’était le diner… mais non, c’était le « goûté » (avec des pelmini – sorte de raviolis – du poisson séché, de la salade…) ! Vous parlez d’un goûté !
Le ventre bien rempli, direction les « sites touristiques » de la petite ville. Statue de Lénine, Forteresse. Face à la Russie, en contre-bas, la rivière fait office de frontière naturelle, mais la vraie frontière ce sont les 2 forteresses qui se font face. Il y a quelque chose de fascinant dans cette frontière : depuis toujours, la rivière séparent, les gens s’opposent…

Quoi qu’il en soit, demain, nous allons traverser la frontière à pied !
Après cette visite guidée, retour à la maison. Diner. Le vrai. Avec des assiettes de près d’un kg de nourriture ! Saumon, brochettes de viande (Chachliks). Le paradis de la nourriture. Discussion sur la Russie, l’Estonie, leurs origines de sibérie, d’Ouzbékistan… On commence à comprendre les migrations forcées qu’ont connu les russes… et les difficultés pour les pays comme l’Estonie de conserver leur identité culturelle.
Fin de soirée dans le jacuzzi tout neuf ! 😉

Après une soirée comme ca, on est fort ! Fort mentalement, fort physiquement pour passer la frontière ! C’est le début de la grande aventure !
Direction le poste frontière. Au revoir à nos deux bons parents.
Poste frontière estonien : Verification passeport. Visa.
On marche sur le pont qui sépare Narva d’Ivangorod, l’Estonie de la Russie, l’Europe d’un autre monde !
Poste frontière russe : Verification passeport. Visa. On remplit nos cartes d’immigration…
Et ca y est, on est en Russie ! TROP FACILE !!!

Nous sommes donc à Ivangorod… mais il n’y a pas grand chose à Ivangorod… Après un rapide tour, on cherche notre bus pour St Petersboug. Mais… il n’est pas indiqué ! Et m***e, voila que ca recommence ! Cette fois, on a été prévoyant ! On a 3h d’avance 😉
Au loin, on voit un bus de la même compagnie qui va vers Narva. Il ne s’arrête pas à la station de bus mais un peu plus loin. Bon, bah, on va aller attendre notre bus la-bas aussi ! Et c’est là que commence 2 longues heures d’attente (avec un bon niveau de stress sur la fin !) à coté d’un pseudo-abris-bus… Bien sûr, on était sûr de rien ! On ne savait pas si le bus prenait cette route, s’il s’arrêtait ici… d’autant plus qu’il n’était toujours pas là 20 min après l’heure de passage prévu !
Mais quand Lou l’a aperçu… On n’a pas hésité une seconde : on s’est mis au milieu de la route pour être sûr qu’il s’arrête !
Au final, amusé, le chauffeur s’est arrêté, on est monté dans le bus.

Après 2 heures de stress, d’observation, de questions, de vent et de soleil, on est monté dans un bus chinois, qui roule sur une route vraiment pourri et qui traverse villes et villages minuscules, délabrés, tristes…
Sacré contraste avec ce qui nous attend à Saint-Petersbourg…

Véro&Louis

posted by vero at 12:32  

Russie, mercredi 21 mai 2008

Saint Petersbourg, ville d’Histoire

Saint-Petersbourg est une ville majestueuse et riche d’une histoire de quelques siècles… Et pourtant, nous n’avons pas eu vraiment de coup de coeur pour cette ville. L’architecture est très belle, les rues et les places immenses… mais c’est trop disproportionnées : c’est trop grand, trop vide et trop de monde en même temps. La rue principale (Nevsky Prospekt), les musées (l’Hermitage), les parcs (jardin d’été…), les monuments (la forteresse Pierre et Paul), les églises, l’Histoire… Tout ça est magnifique ! Et en même temps, il y a quelque chose de triste. C’est comme une vitrine qu’on ne peut pas atteindre.

Les russes sont très surpris de notre point de vue… et pourtant, certains étrangers partagent notre point de vue. Bref, sensations et sentiments étranges et difficilement explicables.

Enfin, c’est pas pour autant qu’on s’est ennuyé ! On a passé 2 jours ponctués de rencontres bien agréables ! A commencer par Stasia, notre hôte ! Elle est pleine de couleurs (dans ses vêtements et dans son esprit !) et représente un sacré contraste avec la ville ! Elle nous a fait découvrir « les toits de Saint-Petersbourg » ! Certains toits de buildings ne sont pas fermés et les quelques connaisseurs se refilent l’adresse pour aller prendre un apéro ou tout simplement pour admirer le coucher de soleil. A 23h, le soleil est encore là, devant nos yeux ! C’est incroyable… et magnifique !
On a aussi découvert un groupe de musique local… Le nom du groupe, une fois traduit en français, ça donne : « les pigeons et les cuisiniers de porridge fous »… Grand moment musical !
Les gens de Saint-Petersboug sont vraiment adorables !

On quitte maintenant Saint-Petersboug pour Moscou. 8h de train. Notre premier train russe… Je sens que ca va être un grand moment !

A bientôt,

Véro&Louis

posted by vero at 12:39  

Russie, jeudi 29 mai 2008

Moscou ou la folie russe !

Whaou ! Moscou est une ville fascinante, russe et attachante. Alors qu’on est peut être passé a coté de St-Pet, Moscou, on l’a pas loupée! Alisa, entre guide touristique et grands délires… nous a ouvert les portes de la ville. Vu le temps foireux qu’on a eu les premiers jours, elle nous a même guidé dans les bars sympas de la capitale. Aujourd’hui, je crois qu’on peut indiquer à n’importe qui les meilleurs endroits 😉

Pas besoin de raconter en détail la ville… la Place Rouge, le métro et les galleries souterraines parlent pour nous…

Quand on met un pied sur la Place Rouge, on met un pied dans l’Histoire russe. La Place a été façonnée (= « rasée » ou « aménagée ») au gré des humeurs des tsars et des gouvernements. Elle vit au rythme des saisons, des manifestations de souvenirs de la guerre, ou des événements militaires. Cette place est LE symbole de Moscou. Depuis cette immense place, on voit le mausolé de Lénine, la Cathédrale Basile le Bienheureux, les murs du Kremlin, la Moscva (fleuve qui traverse Moscou)… Chaque monument rappelle une période riche en événements.
Nous avons été surpris de voir tant de monuments à la gloire de Lénine et… aucun à la mémoire de Staline : tous les monuments de Staline ont disparu, il est considéré comme un ennemi de l’Etat ou quelque chose comme ça… Lénine, lui, est partout : il a son nom dans toutes les villes, il a sa statue devant tous les organes officiels ou sur les places principales… C’est pourquoi le mausolé qui conservait au début les corps de Lénine et de Staline n’habrite plus que le corps de Lénine (avec un procédé chimique unique au monde qui permet la non altération du corps… si, si, c’est vrai, les scientifiques russes ont révolutionné la conservation des corps… sans cire ! heu… en tout cas, il est défendu d’en douter !).

Quand on met un pied dans le métro… On entre dans un monde de discipline, un monde organisé… Un peu comme dans une fourmilière. Le métro qui a été construit au moment de la Seconde Guerre Mondiale et devait servir d’habrit anti-atomique si besoin. L’armée allemande s’est arrêtée à 41 km de Moscou, le métro n’a donc pas servit d’habrit mais simplement de QG militaire. Toutes les grandes décisions stratégiques ont été prises ici. Le Métro s’enfonce à des dizaines de mètres sous-terre. Parfois on peut encore voir les lourdes portes en acier qui devaient être fermée en cas de guerre. Consrtuit pour 1 million de personnes, il permet aujourd’hui à 10 millions de personnes de se déplacer quotidiennement. Les heures de pointe sont terribles… mais la dicipline russe permet d’éviter les mouvements de foule. On n’étouffe pas comme à Paris !

Quand on met un pied dans les galleries souterraines, on entre dans une société parralèle. Les couloirs sont un espèce de marché aux puces grouillant de toutes petites boutiques remplies de 1000 merveilles ! Nourriture, vêtements, musique, souvenirs de Moscou, stocks militaires… Mieux qu’un supermarché, beaucoup moins cher et très exotiques pour un français !

Quand on penètre dans le Kremlin… tout est si parfait, si propre, si structuré, si réglementé.. On est partagé entre la beauté de l’architecture, l’histoire de cet endroit et… le constraste avec certains quartiers de Moscou. Cette vitrine de Moscou si brillante… n’est pas Moscou !

Enfin, le vrai Moscou… C’est quand on rentre dans le coeur des russes ! D’ailleurs, les au revoir sont très compliqués… Alisa, Adeline, Adeline 2, Thibault. 1000 mercis !

Spéciale dédicace :
Vive la lettre « yo » !
Merci Eugénie… Ton cadeau va faire le tour du monde !

posted by vero at 7:43  

Russie, vendredi 30 mai 2008

Transsibérien, 1er round

Moscou 21h :
Alissa nous accompagne à la librairie pour acheter un guide sur la Chine. Il faut déjà qu’on pense à la suite du voyage. Le visa chinois semble plus compliqué à obtenir à cause des JO, mais ça ne va pas nous arrêter !

Moscou 21h30 :
Une petite patate chaude pour se remplir le ventre. Le transsibérien n°010 en partance de Moscou ce soir et arrivant 47h plus tard à Novosibirsk nous attend : il faut prendre des forces !

Moscou 22h30 :
Départ de chez Adeline, direction la gare.

Moscou 23h10 :
Le train tant convoité est devant nous.
Notre nouvelle maison pour les deux prochaines nuits et les deux prochains jours est devant nous.
Jeunes, parents, enfants, et militaires bien attaqués à la vodka/bière sont massés devant le wagon n° 11.
« Biliet, Passport ! » nous lance la Provodnitsa pour le sésame jusqu’aux couchettes 18 et 20, perchées au beau milieu de notre « platskart », au beau milieu de nos 60 nouveaux colocataires… Ca promet !

De retour en octobre 2007, c’est la première idée qui nous et venue à l’esprit à la genèse de ce long périple :
« Je rêve de prendre le Transsibérien jusqu’au lac Baïkal, aux portes de l’Asie ! »
Aujourd’hui, 6 mois plus tard, nous y voilà et c’est une sensation bien étrange. Une sensation qui nous dit que tout est possible quand on brise nos propres barrières. Cela nous rappelle aussi la chance incroyable que nous avons d’avoir ce rêve à portée de main, d’avoir les moyens de le réaliser.

Transsibérien, 1ère nuit :
Nos deux voisines du dessous, Nadia et Irina, nous parlent déjà et nous aident à nous installer. La magie du langage universel opère (Véro ne parle que quelques mots de russe, moi aucun !) :
« Vous voulez ranger vos sacs en dessous de mon siège ? » => Niet !
« Vous avez vos sandales pour vous balader dans le train ? » => Niet !
« Vous avez des tasses pour le thé ? » => Niet !
« Bon… vous pouvez vous assoir sur nos lits avant de vous coucher là-haut ! »
On est vraiment des bleus, et on s’est bien fait repérer !
Après une petite bière en guise de somnifère illusoire, nous nous endormons comme des loirs. Le rythme et la balance du train sont envoutants…

Transsibérien, 1er matin :
1ère mission : Petit déjeuner sur la table de nos voisines du dessous.

L’approvisionnement en eau chaude pour le thé se fait en début de wagon. La bouilloire a des allures de réacteur atomique.

2ème mission : Brossage de dents « salvateur » dans les superbes toilettes du wagon.
La journée peut commencer.

Transsibérien : 1ère journée :
Rencontre avec nos voisins de palier pleins de vie : un couple et leurs deux enfants (Denis et Veronika). On est définitivement bien entourés.

Le paysage défile… Les villages ne paient pas de mine, les forêts marécageuses nous coupent la vue…
Tout est gris, surtout les premières villes que nous traversons. Des barres d’immeubles à perte de vue, des usines, quelques statues de Lénine.

Certains arrêts en gare sont plus longs. Le temps pour nous de s’approvisionner en nourriture… et en bière bien évidemment (l’apéro n’a pas d’heure dans ce train).
Les vendeuses et vendeurs à la sauvette grouillent sur le quai. Ils sont au rendez-vous à chaque gare : poissons séchés, salades de béteraves, nouilles liophilisées et bières sont de rigueur.

La journée passe à une allure ahurissante, mais nous avons le temps de discuter le bout de gras avec nos voisins.
Vladimir, le père de famille, est dans le business de voitures. Il part avec sa femme, son fils Denis et sa fillette Veronika pour un mois vers le lac Baïkal pour rendre visite à leur grand-mère. Retour aux sources pour les vacances : les parents ont grandis là-bas.
Denis est ceinture verte d’Aikido et Veronika sait déjà lire le cyrillique alors qu’elle n’est pas encore à l’école !
Nadia et Irina travaillent pour des musées et étaient de visite à Moscou pour deux jours (et six jours de train) pour assister à un meeting. Elles habitent Krasnoïarsk et font beaucoup d’efforts pour communiquer avec nous.
Pas besoin de connaître parfaitement la langue pour communiquer : quelques mots de russe, des gestes, des mimes, un papier et un crayon nous ont suffi pour comprendre leur histoire et expliquer la nôtre.

Petite sieste de 2-3 heures (il ne faut pas se laisser abattre), puis nous finissons la journée par un dîner au wagon-restaurant tout de bois vêtu… enfin de lino imitation bois, s’il vous plaît.
Truite saumonée pour Madame et Poulet rôti pour Monsieur.
C’était une expérience à faire, mais à ne surtout pas recommencer, puisque nous lui avons décerné la palme d’or dans la catégorie « Repas le plus dégueulasse depuis le début du voyage » 🙂

Transsibérien, 2ème nuit :
Ils éteignent les lumières de plus en plus tôt. Toutes les horloges sont à l’heure de Moscou, mais le décalage horaire nous court après.
Pour me consoler et puisque ça fait longtemps que je ne l’ai pas fait, j’ai la bonne idée d’écouter de la musique. Grave erreur !
Sans m’en rendre compte, tout le monde s’est endormi avant moi, dont quatre ronfleurs de compétition. Pour couronner le tout, le train s’arrête au beau milieu de nul part, ce qui laisse à nos quatre ténors tout l’espace sonore dont ils ont besoin pour s’exprimer !
2h plus tard, le train me délivre et recommence à me bercer… Alléluiah !

Transsibérien, 2ème journée :
Aujourd’hui le soleil a décidé de faire fuir les nuages pour le plaisir de nos yeux et pour nous montrer dignement ce nouveau paysage sibérien.
Les forêts sont plus éparses, ce qui nous donne vue sur de grandes plaines vertes. Les nuages ne sont pas pour autant partis, mais ils sont imposants, soulignant l’immensité de cette scène.
C’est confirmé, nous sommes dans le plus vaste pays du monde. Cela donne le vertige et en même temps, nous savons que ce n’est que le commencement.

La journée passe vite. De grandes discussions se lancent avec nos voisins : leurs origines, la Russie, la France, Paris, notre voyage, l’argent…
Ils n’ont aucun tabou à ce sujet. Ils sont ahuris par notre projet et il leur est difficile de concevoir que nous n’ayons plus de travail pendant un an, d’autant plus que nous voyageons à travers le monde. Les questions arrivent très ouvertement : combien gagnions nous d’argent en France, avec combien partons nous ?
Nous n’aimons pas les tabous à ce sujet, mais nous nous sentons un peu mal à l’aise. Résultat des courses : nous gagnions 7 fois plus que le plus haut de leurs salaires. Nous savons que l’écart sera encore plus grand en Asie et ça nous rappelle une fois de plus la chance que nous avons dans ce monde. Et pourtant, cela nous conforte encore plus dans l’idée de ce voyage. Nous sommes convaincus que nous avons raison de le faire, car nous découvrons ces pays, car les rencontres avec ces gens nous enrichissent et leur font tout autant plaisir.

Novosibirsk, 01h30 :
C’est l’heure des au-revoirs, une fois de plus.
Sur le quai, Anna et Dana nous accueillent les bras ouverts.
25° en pleine nuit, bienvenue en Sibérie.

posted by louis at 7:47  

Russie, mercredi 4 juin 2008

Novosibirsk, bienvenue en Sibérie

Délires sur grandes discussions et grandes dicussions sur délires… Anna, Dana, grâce à vous, on a percé les premiers secrets de la Sibérie ! Novo, jeune ville de 100 ans, n’est pas une ville exceptionnelle ou charmante… mais elle est au carrefour entre l’Europe et l’Asie, ca c’est sur ! Elle habrite un centre de recherche scientfique (Akademgorodok) et une immense mer (la mer de l’Ob) construite par l’homme pour adoucir le climat ! Une mer au milieu des forêts de la Taiga ! Sur-réaliste ! L’homme tente (et tentera toujours malheureusement…) de dompter la nature !
L’hiver en est peut-être moins rigoureux (il s’approche des -30° -35°), mais l’été reste très chaud ! On a été accueilli par un très beau +30° ! Ainsi, nous avons pris nos premiers coups de soleil !
Qui l’aurait cru ? +30° en Sibérie ! Et à coté de la mer !

Rencontres russes… Dana, Sacha, Svieta, Sacha et Macha, Ivan. Par ces rencontres, on s’attache encore plus à la Russie… on rend le monde plus petit…
Avec notre voyage, on fait des ponts avec le monde, on ouvre des portes.

Ivan, étudiant en droit de l’Espace, fan de musique electro underground.
Sacha et Macha ont lu plus de littérature française classique que Louis et moi réunis !
Dana, romantique, forte, passionnante.
Sacha, nostalgique de ses voyages à travers le monde.
Svieta, toujours le mot ou l’histoire qui fait (sou)rire !
Anna, française mais un peu russe quand même… Surtout ne change pas !
Sans oublier les quelques francais échoués à Novo pour des raisons professionnelles… Pierre, utopiste mais moins que moi. A tord ou à raison ? A raison malheureusement…

Bref, Novo ne nous a pas marqué pour son architecture (trop industrielle et stalinienne !), ou son Histoire… mais bien par ces rencontres qui réchauffent le coeur.

Novo a aussi été le point de départ de notre aventure dans l’Altai… Un petit bout de paradis russe… Mais ca c’est une autre histoire…

posted by vero at 7:49  

Russie, jeudi 5 juin 2008

Altaï, bouffée d’air sibérien

Anna nous a dit : « Je connais un super coin perdu dans l’Altaï. Un gîte perdu au milieu de nulle part tenue par une famille adorable. »
On a dit banco !

Notre bus Novosibirsk-Tchemal est un bus coréen faisant une seconde vie en Russie. Avec la chaleur et l’humidité ambiante, le sky omniprésent nous aglutine sur les sièges. On mélange notre transpiration avec celle des gens… Bref les 9h de voyage ne sont pas très agréables. Impossible de dormir dans cette athmosphère.

Mais la récompense est vite arrivée. Vers la fin du trajet, au levé du soleil, le spectacle commence.
De vielles montagnes commencent à se dessiner derrière l’épais brouillard qui forme une nape au dessus de la rivière. Le paysage a des airs de peinture traditionnelle chinoise ou coréenne. Nous entrons en République d’Altai.
Terminus : Tchemal. Petite ville de montagne.

A peine sorti du bus, notre hôte, Dima, prend nos sacs et les jete à l’arrière de la bonne vieille Lada Giguli Huligan… Quelle classe ! Après 20-30 min de voiture le long d’un des bras de la Katoun (fleuve), cheveux au vent, oreilles à l’eclectro kitsh russe, nous arrivons… dans notre petit coin de paradis.
Après avoir traversé la rivière sur le pont de bois, un petit domaine s’offre à nous : quelques maisonnettes, une cuisine commune, un bania. Et rien autour. Juste la nature, les montagnes, le bruit de la rivière et des clochettes des vaches et chevaux sauvages… Il est encore tôt (8h), et la nuit de sommeil a été courte, on se pose dans notre maisonnette pour une sieste. On s’endort aisément, avec ces quelques images de calme et de plénitude en tête.

Au réveil, vers 11h – 12h, on rencontre le reste de la famille. Valéry, le père, Viera, la mère. Tout aussi adorables que leur fils… mais un peu moins timide ! On explique qu’on va rester quelques jours, qu’on voudrait faire une ballade à cheval le lendemain (et qu’on n’a jamais fait de cheval !), qu’on prendra un bania le soir même… Bref, avec nos 3 mots de russe on se débrouille !
En route pour une ballade dans le coin avec Viera et Dima.

Chapelle sur un rocher au milieu des eaux du fleuve, reliée par un pont de singe, promenade le long des falaises qui donnent sur le fleuve. Ici, l’énergie chamane est forte, on peut la ressentir… à moins que ca ne soit la force de la nature vierge, brute. Nous sommes à quelques heures de voiture de la quadruple frontière Russie-Kazakhstan-Chine-Mongolie. Et c’est magnifique.

En début de soirée, des locaux viennent au gite pour diner. Préparation des feux de bois pour les chachliks, les patates… au bout que quelques minutes, ça y est… l’hospitalité russe nous revient en plein visage ! Allez, c’est l’heure de l’apéro ! C’est l’heure de partager nos diners respectifs, c’est l’heure de discuter, de rigoler, de raconter nos vies ! L’un est milicien, l’autre business man et la dernière institutrice. A la fin du repas, les hommes s’en vont au bania… grande expérience pour Lou qui s’est fait fouetté aux branches de boulot dans le bania (c’est la tradition) par le business man sous les yeux du milicien (ça c’est moins commun) ! Pour moi, bania avec l’instit maman de 40 ans qui m’a donné des conseils sur comment faire de beaux bébés, sur quand on est enceinte… Heu, ok, mais pas maintenant, tu comprends, on voyage !
Grand moment… Grand, grand moment.

Après autant de bonnes ondes… quelle bonne nuit nous avons passée !
Nous sommes donc en pleine forme pour… la ballade à cheval ! A notre réveil, les chevaux sont déjà attelés. En route ! Oula, quand on n’a pas l’habitude, ca fait un peu mal aux genoux cette position ! Oula, on n’est pas encore très stable, on n’a du mal à tourner ! Heureusement, les chevaux quoique capricieux, sont des bonnes pâtes ! Ils se laissent guider, ils suivent le cheval de Dima, notre guide.
C’est incroyable de voir son aisance à cheval, ce contraste entre le Dima des villes et le Dima des montagnes !Il maitrise tellement son cheval… On a l’impression qu’ils se comprennent mutuellement. Il a même ramené un troupeau de chevaux sauvages avec nous, sur le retour. Bon, on y est pas pour grand chose mais c’est quand même classe de pouvoir dire « dans l’Altai, tu sais, on a guidé un troupeau de chevaux sauvages ! »

Nous voila sur des sentiers fait par les chevaux, pour les chevaux. Inimaginable de venir ici à pied. La nature est magnifique. Chaque versant, chaque altitude, chaque coin de montagnes a sa propre végétation : fleurs, herbes hautes, forêt… Après avoir bravement traversé la rivière directement dans l’eau (petit moment de solitude pour nous… parce qu’avoir de l’eau jusqu’aux chevilles quand on est SUR le cheval, qu’il y a du courant et que le cheval glisse un peu sur les pierres rondes de la rivière… on n’est pas très « à l’aise » !), nos chevaux, capricieux, n’étaient pas toujours décidés à avancer. Manger des bonnes herbes fraîches, c’est mieux ! Bref… on a bien rigolé avec Dima qui devait nous attendre toutes les 10 min, pendant 10 min !

Les photos parlent d’elles-même… C’est… magnifique.

Le reste n’a plus d’importance après ça. Je savais que la nature me fascinait… Mais la, ca m’en a donné des frissons et des larmes. Partager ca avec Louis… et avec vous maintenant… c’est magique.

posted by vero at 7:51  

Russie, jeudi 5 juin 2008

Transsiberien, 2ème round

La Russie ne se résume pas, la Russie ne s’explique pas. Elle est pleine de paradoxes, de surprises, de non-sens, de beauté et de drames mélangés. Nous sommes dans le train entre Novosibirsk et Irkoutsk et… le rythme du train pousse à la réflexion.

Louis dit : « La Russie, je l’aime et je la déteste »… C’est exactement ca !

Ce qui nous touche en Russie, vous le savez déjà, on en a déjà parlé.
On aime les quelques joyaux de l’architecture russe, les villages en maison de bois, les datchas, le bania, Moscou, l’Altaï… On aime l’hospitalité russe, la chaleur des relations, la façon de blaguer, leur petite manie des cadeaux. On aime l’été sibérien, les paysages vierges, l’immensité du pays et bien sûr, le transsibérien…
Mais malgré tout, parfois ce pays est détestable. On peut toujours trouver des raisons, des excuses… mais nous détestons l’urbanisme russe, l’absence de conscience écologique (vieux camions et bus à fumée noire, pas de recyclage, etc.), la façon qu’ils ont de détruire leur patrimoine naturel (et ça, ça nous reste vraiment en travers de la gorge…), les brutes épaisses complètement bourrées… Nous détestons la société de service version russe (accueil des caissières, explications des guichetières à la gare…). Ce n’est peut-être pas le plus grave d’être « servi » sans sourire ou d’avoir seulement 1/10ème des infos sur les trains… Oui, rien n’est grave… mais c’est tellement fatiguant d’être pris pour un con.

Bref, c’est pas ça qui nous empêche de profiter des bonnes choses…

Revenons au transsibérien…

Avec quelques mots, on explique l’essentiel de notre vie ; avec quelques blagues, on se surprend à avoir l’humour international ; avec quelques regards, on crée des liens aussi forts… qu’éphémère. Ainsi soit la vie du transsibérien.
Le train est une vie à part entière…
La naissance, quand on rentre dans le train
L’enfance quand on se sourit et blague ensemble
L’adolescence quand on parle des choses qui nous passionnent
L’âge adulte quand on n’a plus besoin de parler pour se comprendre
Et enfin, la fin de la vie du train quand on se dit au revoir… et qu’il nous reste le souvenir, le souffle, la fraicheur des gens qu’on a croisés…

La vie du train se finit mais une autre réalité commence. Vivre 2-3 jours dans le train, c’est vivre dans un cocon. On s’habitue à nos quelques mètres carrés, on s’habitue à partager notre espace, nos repas…
C’est une grande expérience. C’est une magnifique expérience. Retenez-bien… « Platskart »…

Avec Anna et Dana, on s’est dit au revoir sous la pluie, sur le quai de la gare. Loin d’être triste, on a ressenti leur force pour monter dans le train, dans ce nouvel univers. Au premier abord, le train semblait plus hostile que le précédent (entre Moscou et Novo)… Plein de militaires, une odeur de chakal et d’humidité, un train « cheap »… mais après 3 minutes, on était adoptés ! C’est ça la chaleur russe.
D’ailleurs, les russes disent :  » Les départs sous la pluie sont de bon augure !  »
Ce proverbe se vérifie.

Sur ce trajet Novo-Irkoutsk, on a rencontré un couple de chiliens adorable. On va peut-être faire un bout de chemin ensemble: au Baïkal, en Mongolie. Ils sont passionnants. Ils voyagent depuis plus d’un an et vont continuer encore quelques mois. Ils parcourent le monde et rencontrent des enseignants dans chaque ville, chaque pays pour comprendre, comparer les systèmes éducatifs, les valeurs des enseignants… Bref, passionnant.

Ils nous ont racconté que quand le train s’est arrêté en gare de Novo, tous les passagers nous ont remarqué, Louis et moi, sur le quai de la gare… Tout le wagon était en effervescence : « Des touristes ! Des touristes !  » (et oui… on ne passe pas inaperçu avec nos têtes de français ou de franco-corréen!). Tous les passagers voulaient nous voir, discuter avec nous… Nous étions l’attraction ! Encore de belles rencontres : les Chiliens, Consuela et Octavio (qui n’est pas mon premier Octave ;-), nos voisins para ou militaires… La vraie saveur du voyage.

posted by vero at 7:54  

Russie, mardi 10 juin 2008

Le Baïkal, la perle de Sibérie

Une eau si pure qu’on peut la boire, une étendue si vaste qu’on peine à croire qu’on est sur un lac et non sur la mer.
Le lac Baïkal fait 650km de long sur 60km de large. Né de l’activité de la « tecktonik » des plaques, il fait jusqu’à 1700 mètres de profondeur et représente 1/5ème des réserves en eau douce de la planète.
Autant l’écologie n’a jamais été une priorité des gouvernements russes, autant le Baïkal est absoluement préservé. C’est même au sujet du Baïkal que le premier mouvement écologiste est né en Russie. Dans les années 60, la première (et la seule) usine provoqua la création d’un mouvement de défense du lac malgré les répressions gouvernementales. Le Baïkal est toujours en danger par de nouveaux projets, mais pour le moment il est intact.

Après ce cours théorique… passons à la pratique.

Avec notre hôte Katia et son mari (ou bientôt mari) Shadi, on a découvert la magie du Baïkal. A Litsvianka, à 70km d’Irkoutsk, on a découvert les légendes bouriates du lac, la beauté et la pureté des paysages, on a même goûté les délicieux Omoul, poissons du lac (le paradis pour moi). Merci Katia !

Quelques jours après, on a retrouvé nos amis chiliens et on a partagé des moments extras sur l’île d’Olkhon. Elle est considérée par les bouriates comme l’un des pôles mondiaux de l’énergie chamane. Nous avons reçu cette énergie et avons créé des liens très forts avec Tavo et Conchi : guitare, vodka, beauté des couchés de soleil, magie des couleurs.

posted by vero at 11:50  

Russie, samedi 14 juin 2008

Oulan Oude, le soleil rouge

Capitale de la république de la Bouriatie, la ville est la première ville asiatique de Russie. On peut facilement le voir sur les visages. Ils n’ont plus rien de russe. Les bouriates, même s’ils parlent russe, ont réussi à garder (malgré les répressions staliniennes) leur culture, leur langue et leurs croyances. Centre ville charmant, mais rives de la Selenga très polluées. Ca fait vraiment mal au coeur.
Après cette Russie vraiement polluée, on croise les doigts pour la Mongolie. On a besoin de nature vierge !

posted by vero at 11:57  

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