Long Is The Way

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Mongolie, samedi 21 juin 2008

Miga, l’enfant terrible d’Arhangai, Mongolie

Miga est né les jambes arquées, les fesses en acier… fait pour monter à cheval.
Miga parle tout le temps et dénomme tous les objets qui lui passent sous les yeux.
Miga lance des pavés dans la rivière et quand ils sont trop lourds, Miga demande à ce qu’on les lance pour lui.

Miga ne mange que du lait.
Miga boit du lait chaud.
Miga boit du lait froid.
Miga boit du thé au lait.
Miga mange du beurre entier… baignant dans la crème entière.
Miga mange de yahourt.
Miga mange des gateaux au lait fermenté.
… lait de vache, lait de chèvre, lait de yack, lait de cheval… et lait de sa maman.
Miga est donc tout rond.
Miga a même une deuxième paire de fesses qui lui ont poussé au milieu des cuisses.
Miga a besoin de tout ça, car Miga travaille a chaque instant ses défenses immunitaires.
Miga mange tout avec les mains et se les lavent rarement.
Miga mange les roues de son petit camion.
Miga lèche un charriot tout rouillé.
Miga marche dans la pisse de vache.
Miga marche sur sa tartine, puis la mange.
Miga mange de l’herbe.
Miga trait les vaches pour imiter sa maman… « tsss tsss tsss ! »
Miga court après les vaches et fait de la lutte avec les chèvres.

Miga aime tellement la petite chèvre marron qu’il lui fait des bisous sur la bouche!
Miga a un système immunitaire tellement puissant que les microbes n’essaient même plus de l’attaquer.
Miga est solide.
Miga est un cascadeur.
Miga escalade les clôtures en bois.
Miga tombe sur des troncs d’arbres coupés, sur le dos, prêt à se briser la nuque.
Miga pleure quelques secondes.
Miga retrouve le sourire avec le sein de sa maman.
Miga a une soeur en or qui s’occupe bien de lui…

Ah oui ! Miga est toujours cul nu avec un grand sourire.

Pour le reste de notre passage dans la province d’Arhangai…
Accueil magique dans les familles, accueil au lait, langage des signes, nourriture à base de lait, traite des chèvres, des vaches, 50km de cheval à travers les montagnes, beauté des steppes, beauté des gens, calme, sourire.
Ici, il n’y a pas d’argent, mais la pauvreté n’existe pas pour autant. Au contraire, les gens sont riches d’un je ne sais quoi.
Le plus simple pour faire parvenir une lettre aux familles de nomades, c’est de les envoyer à l’école fixe d’un des enfants !
La Mongolie est magnifique, la nature est sauvage, les gens sont tellement attachants.
On perd nos repères, on vit au rythme de la nature et du soleil. Le bonheur est aussi simple que ça. On le ressent tellement ici.

posted by louis at 11:59  

Mongolie, mardi 24 juin 2008

Bus coréen sur routes Mongoles

A l’aller, entre Oulan Bator et Arhangai, on est venu en voiture. Les 500km de « route » (= piste de terre et de cailloux) nous ont paru hyper pourris. La plupart du temps, notre chauffeur prenait l’une des innombrables « routes parallèles » (= chemins de boue, de flaques d’eau, avec trous et bosses). Bref, on ne peut pas dire qu’il y ait de vraie route.

Après 8 heures de secousses, de tempêtes de sable et de pluie, nous sommes enfin arrivés à Arhangai. Mais une question nous obsède : comment les bus (parce que oui, il parait qu’il y a des bus quotidiens) peuvent passer ?

Au retour, dans le fameux bus, nous avons eu la réponse : les bus ne passent pas dans ces chemins !
Après les grandes pluies dans la région d’Oulan Bator, les « routes » et « routes parallèles » sont devenues une immense piste de boue. A chaque fois qu’on roulait dans les flaques, l’eau et la boue s’envolaient à deux mètres de haut et venaient se coller sur les vitres. Ambiance Gamel Trophy ou Paris-Dakkar. Entre deux flaques, évidemment, il y a des bosses… donc on sautait de nos sièges ! Mais bon… on maîtrise les secousses après 50km à cheval ! C’était même plutôt original de faire du cheval dans un bus 😉
Bon, jusqu’ici tout va bien. C’est après que ça se corse.

Du haut d’une colline, on a aperçu sur la route principale pleins de camionnettes embourbées. Notre chauffeur est donc sortie de cette route pour un chemin parallèle. Mieux ! Mais pas beaucoup mieux en fait.
Après plusieurs chassés et dérapages, il fallait bien que ça arrive… On s’est, nous aussi, embourbé dans une flaque de boue. Tous les hommes sont sortis pour pousser le bus. Après 3 minutes intensives sans que rien ne bouge, les femmes sont également sorties pour alléger le bus. Et c’est reparti pour une séance de pousse-pousse ! Ouf… on s’en est sorti ! Merci les mecs. Vous êtes pleins de boue, mais c’est pour la bonne cause ! T’es content Lou, hein ?
Un peu plus loin… rebelotte. On s’est encore embourbés, on est redescendu, on a repoussé, et on s’en est ressorti !

On peut remercier le chauffeur qui est plutôt balaise malgré tout ! Et surtout il faut remercier cette carlingue coréenne hyper résistante (merci Hyundai… chut chut, pas de marque !). Bon, on a perdu un essuie-glace en route, mais ça nous a bien servi : pour mesurer la profondeur des flaques, le co-pilote (p’tit jeune fashion de 20 ans) courait au devant du bus et indiquait le chemin le moins dangereux. Ca nous a bien fait marrer. Il prenait son job très à coeur et comme tous les gens de la campagne, il faisait ça avec un immense sourire.

Même si on a galéré pendant 11 heures… on a bien aimé ce trajet. On était entourés de gens adorables : une petite puce, ses deux grandes soeur, le vieux en habit traditionnel qui nous claquait des immenses sourires… Tranche de vie mongole.

posted by vero at 12:02  

Mongolie-Chine, vendredi 27 juin 2008

L’Histoire mongole, par Véro

Après tant de doutes autour du visa chinois et d’attente… on est bien dans ce train entre la Mongolie et la Chine. On joue aux cartes, on lit notre guide de Chine, on essaie de savoir où on veut aller…
Choisir c’est pas toujours simple !
Certains diront même que choisir, c’est renoncer !

Bref, on passe le temps. On refait l’Histoire aussi…
Personnellement, j’ai refait l’histoire mongole… ce qui nous a valu un sacré fou-rire !

Explications :
Notre colocataire dans le train, un jeune mongole adorable nous raconte (en anglais) la grande période de Gengis Khan et de ses successeurs qui partirent à la conquête d’une grande partie de l’Asie (Chine, Asie centrale) mais aussi la Russie, la Perse, le Moyen-Orient et une partie de l’Europe de l’Est. Tout ca se passe au 13ème siècle…
Immense empire, puissance et tout le tralala. Mais ça ne suffisait pas. Il fallait conquérir le Japon coute que coute. Et… ils sont malins… Ils sont très malins les mongoles. Ils sont même fourbes !

Le petit-fils de Gengis Khan va envoyer des milliers de bateaux pour attaquer le Japon. 2000 bateaux, vous imaginez ? Avec quelques milliers de soldats à bord. La suite de l’Histoire est bien triste. Un thyphon se leva et protega le Japon de l’envahisseur. Tous les bateaux mongols ont été mis en déroute. Pas un seul soldat ne survécut… C’est un des passages les plus dramatiques de l’Histoire mongole.

Vu comme ca, c’est pas très drole… Vous vous demandez même comment on a pu rire aux larmes avec cette histoire ? Je vais vous raconter ma version de la conquête mongole du Japon. Rappelez-vous, l’histoire est racontée en anglais… Tout est question de langue… et d’imagination !

Le petit fils de Gengis Khan est fasciné par le Japon. Il veut conquérir ce pays coute que coute. Il maîtrise l’Art de la Guerre et… il est malin. Il est très malin.
Il va donc envoyer par la mer des milliers de moutons au Japon. Mais ces moutons ne sont pas des simples moutons, ce sont en fait des déguisements pour les milliers de soldats mongoles prêts à attaquer ! Il est malin, Gengis Khan, il réutilise la bonne vieille stratégie du cheval de Troie ! Imaginez-vous des milliers de moutons et des milliers de soldats déguisés en moutons à travers la mer du Japon ! Malin, Fourbe, Ingénieux… Malheureusement, le Japon a découvert la supercherie et n’a pas accepté ce cadeau empoisonné ! Un typhon s’est même levé et tous les moutons sont morts… tous les soldats aussi. Triste épisode dans l’Histoire mongole…

Pour ceux qui n’ont pas compris « my-english-jonglage-raté-de-mot »… quand notre ami parlait de « ship » (= bateau), je comprenais « sheep » (= mouton).
Hé oui, tout est question de mot ! Voila pourquoi ces moutons ont failli débarquer au Japon !

Vous imaginez ma tête pendant qu’il racontait son histoire et que je comprenais la mienne… alors imaginez le fou-rire qu’on a eu quand on a compris le malentendu ! Tous les passagers ont pleuré de rire en visualisant les moutons à la nage, ou en imaginant cette stratégie plus qu’originale !
Voila voila…

D’ailleurs, ce n’est pas un hasard qu’on ait parlé de Gengis Khan et de cette période. C’est le symbole de la Mongolie. Pendant la domination russe, ce sujet était sévèrement réprimé : crainte d’un regain de ferveur nationaliste sûrement.
Depuis les années 90, Gengis Khan est redevenu le centre, le symbole de l’identité mongole. Gengis Khan est « le père des mongols »… C’est aussi pour ça que tout s’appelle Gengis Khan en Mongolie : l’aéroport d’Ulaan Baatar, les rues, les parcs, les hotels, les bières, les vodkas. On peut aussi voir son portrait sur tous les billets de banque… Bref, c’est un mythe.

Alors imaginez ce mythe avec ses soldats, ses moutons, dans la mer…

P.S. : Prononcer Tchin-guiss Rane

posted by vero at 11:49  

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